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Dossier : Stress Post Traumatique et Sophrologie

Malheureusement l’actualité de ces dernières années nous conduit à parler davantage de stress post-traumatique (SPT).

Des évènements tel que des attentats comme ceux de Paris en novembre 2015, des agressions : homicides/viols/violence conjugale, des accidents, catastrophes naturelles, crise sanitaire, confrontation à la mort ou juste parfois partager la vie de militaire, pompier, policier, gendarme…

Bref l’exposition à tous ces types d’événements violents et traumatiques peuvent provoquer des perturbations psychologiques plus ou moins importantes chez les victimes ou/et témoins ainsi que leur entourage.

Lorsque l’on parle d’État de Stress Post Traumatique (ESPT), les troubles qui s’installent entraînent des répercussions psychologiques évidentes mais également des conséquences physiologiques. 

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Qu’est-ce qu’un trouble de stress post traumatique ? 

Définition du Trouble de Stress Post Traumatique : d’après l'Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) [1] :

« un TSPT se développe après un événement extrêmement traumatisant et se manifestent par sa reviviscence régulière, accompagnée de manifestations physique liées à l’émotion extrême ressentie. Ils altèrent de façon significative la vie personnelle, sociale et/ou professionnelle. Il peut survenir chez des enfants ou des adultes qui ont été exposés à un événement marquant, comme une menace de mort imminente, de blessure grave ou d’atteinte de l’intégrité physique dont ils ont été victimes ou témoins. Les TSPT peuvent également survenir après l’annonce d’une mort violente ou inattendue, ou d’un évènement grave touchant un proche ».

Selon les critères de la cinquième et dernière classification américaine en 2015 du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, et des troubles psychiatriques (MDS) ou en anglais Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders - DMS-5) [2], un Etat de Stress Post Traumatique « ne peut être posé qu’un mois après l’exposition aux événements traumatiques suivants : mort ou menace de mort, blessures graves ou menace pour l’intégrité physique, agression sexuelle ou menace d’une telle agression ». 

Il est intéressant de noter que le DSM-5 « reconnaît qu’un sujet puisse être traumatisé du fait de sa proximité émotionnelle avec une victime directe (famille et amis proches), ou encore parce qu’il est confronté de manière répétée ou extrême à des détails pénibles de l’événement traumatique et/ou à son récit en raison de ses activités professionnelles (par exemple, un policier qui entend de façon répétée les détails relatifs à des violences sexuelles faites aux enfants). » Cependant ne s’applique selon le DSM-5, un STP « suite à l’exposition par l’intermédiaire des médias électroniques, télévision, films ou photos, à moins que cette exposition soit liée au travail. »

Relevons dans cette information, qu’un conjoint de militaire par exemple ou autres agents : policiers, gendarmes, pompiers...etc., étant généralement « proche émotionnellement » de ces derniers pourrait éventuellement développer un TSPT. 

Un évènement traumatique peut donc être différent et vécu différemment selon chacun et les troubles peuvent n’apparaitre que plusieurs jours, semaines, voir même des années après le dit- événement.

Il est important de souligner aussi que toutes les personnes qui vivent un ou plusieurs événements traumatiques cités ci-dessus ne seront pas obligatoirement touchées par un ESPT. Seul un professionnel de santé : médecin/psychiatre/psychologue, peut l’affirmer après évaluation du patient et poser un diagnostic.

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Quels sont les symptômes du Stress Post Traumatique ? 

Selon le MSD [3], ils sont multiples et différents selon chaque individu. Une liste non exhaustive de symptômes existe et sont pour les plus courant : cauchemars, reviviscences, angoisses, dépression, troubles du comportement.

Ils sont répertoriés en 4 catégories :
  • Symptômes d’intrusion 
  • Syndrome d’évitement 
  • Effets négatifs sur les pensées et l’humeur
  • Syndrome hyperactivité neurovégétative

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Syndrome d’intrusion/ de reviviscence : la personne revit l’événement traumatique à travers de souvenir involontaire, cauchemars, images avec les sensations physiques ressenties au moment du traumatisme tel qu’odeurs, bruits, qui par « flash-back » ressurgissent à l’improviste. ‍

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Syndrome d’évitement : les comportements d’évitement sont fréquents puisque les souvenirs et les rappels de l’événement traumatique sont douloureux et engendrent généralement une grande détresse. Des efforts comme de ne pas penser à l’évènement traumatique ou éviter certains lieux, certaines situations peuvent réveiller des souvenirs. Parfois l’attitude d’évitement peut entrainer une amnésie partielle ou totale des événements. Il peut également exister un sentiment d’engourdissement des émotions, un détachement des autres ou être incapable de ressentir des émotions.

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‍Effets négatifs sur les pensées et l’humeur : La personne peut se sentir émotionnellement insensible ou comme déconnectée des autres. Il y a une perte d’intérêt envers les activités ou les personnes qu’elle aimait auparavant. Parfois l’événement amène à un sentiment de culpabilité, des émotions négatives, comme la peur, l’horreur, la colère ou la honte et la personne se sent incapable d’aimer ou de se sentir heureuse ou bien satisfaite.

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‍Syndrome d’hyperactivité neurovégétative – « un hyper-réveil » : une hyperactivité peut apparaître et se traduire par diverses difficultés comme à se concentrer, à trouver le sommeil ou par un état d’alerte constante avec irritabilité. La personne est aussi en hypervigilance, en état d’alerte quasi-permanent. Elle se tient sur ses gardes car elle a une sensation de danger permanent et peut progressivement perdre le contrôle de ses réactions pour se trouver en proie à des accès de colère et à des comportements impulsifs.

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A cela peut s’ajouter d’autres troubles tel que dépression, insomnies, addictions, troubles du comportement alimentaire, idées suicidaires…

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L’état de stress post-traumatique entraîne des souffrances psychiques et physiques qui peuvent altérer la vie personnelle et familiale de la personne. En effet les altérations du comportement de la personne souffrante peuvent devenir très difficile pour elle-même mais aussi pour l’entourage : parent, conjoint, enfant, amis et collègues.

Les conséquences que ce stress amène parfois la personne à une « automédication ou bien encore l’abus d’alcool ou de drogues. Ces comportements accentuent la détresse si un accompagnement par des professionnels de santé n’est pas mis en place.

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Compréhension des mécanismes neurobiologiques du SPT 

Selon des études de professionnels [4] et l’Inserm [5] : « Contrairement aux souvenirs non traumatisants, le souvenir traumatique ne suit pas la procédure habituelle d’analyse et de mise à distance. En effet, dans les TPST, l’intensité de l’évènement serait telle qu’elle provoque une hypermnésie sur le plan émotionnel, tout en gênant la constitution de la mémoire épisodique qui permet de verbaliser et conscientiser ce qui survient.  Cette modification peut parfois conduire à une amnésie partielle sur la façon précise dont l’épisode s’est déroulé. A posteriori, cette altération de la constitution de la mémoire rend l’individu incapable de mettre l’évènement à distance par la parole ou la conscience. Seules les émotions ressurgissent, avec une puissance similaire à l’évènement initial. »

Ce que je comprends : un stress lié à un évènement traumatique provoquerait une hyperactivité de l’amygdale, centre de nos émotions ainsi qu’une altération de la fonction de l’hippocampe qui agit sur la fonction de la mémoire. 

Au niveau du cerveau selon la Fédération pour la Recherche sur le Cerveau (FRC) [6], ce stress se traduit par des stimuli qui impactent d’abord à l’amygdale puis à l’hippocampe et dans le cortex préfrontal.

  • L’amygdale étant la partie de notre cerveau qui nous donne la capacité à ressentir et à percevoir les émotions. 
  • L’hippocampe participe à la régulation de l’humeur et à l’adaptation à l’environnement.
  • Le cortex préfrontal qui est le centre de la prise de décision, la clé de voute de notre sang-froid.

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Les différentes hormones libérées par le stress sont : 
  • la sérotonine qui régule la température, le sommeil, l'humeur, l'appétit et la douleur ;
  • le glutamate, un stimulant associé à la mémoire ;
  • la noradrénaline, active sur l'attention, les émotions, le rêve, le sommeil et l'apprentissage ;

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Evaluation, classification et diagnostic du stress post-traumatique

Selon l’Institut Français d’EMDR, dans un article [7]de novembre 2022, il existe plusieurs échelles de mesure pour l’évaluation d’un TSPT. Cela dépend de ce que vous souhaitez évaluer en fonction du contexte et de l’objectif

Il existe 2 types d’échelle qui sont :

Des échelles auto-administrées ou le questionnaire est rempli par le patient lui-même. Il présente des avantages car il est rapide et utilisable pour des groupes mais aussi des inconvénients car il ne mesure pas les manifestations non verbales. 

Des échelles hétéro-reportées ou le questionnaire est administré par un professionnel. Il présente des avantages car la mesure est plus précise et prend en compte les caractéristiques non-verbales. L’inconvénient principal est qu’il doit être administré par un clinicien et qu’il ne et ne peut pas s’appliquer à des groupes.

L’évaluation la plus récente est le PCL-5 (Posttraumatic Stress Disorder Checklist for DMS-5) pour mesurer l’ESPT. C’est une auto-évaluation comprenant 20 items qui mesures les 20 symptômes d’ESPT du DSM-5. Cette échelle à plusieurs objectifs comme surveiller les évolutions symptômes pendant et après le traitement, dépister des individus souffrant d’un ESPT et diagnostiqué cet état.

Il existe 3 versions de cette échelle : PCL-M pour les militaires, PCL-C pour les civils et PCL-S pour une population spécifique.

Il est aussi évident que les médecins vérifient également que les symptômes ne sont pas dus à l’utilisation de médicaments, d’alcools ou de drogues.

Concernant les Troubles de Stress Post Traumatique, il existe 2 types de classification des traumatismes. Le premier dit « simple » et le second dit « complexe » selon Judith Hermann, psychiatre américaine, qui a introduit en 1992 cette distinction :

C’est la Classification Internationale des Maladie (CMI-11) [8] édictée par l’OMS dans sa onzième édition en janvier 2022, que pour la première fois le TSPT complexe est reconnu en tant que trouble distinct du TSPT. 

Ainsi, comme expliquer dans la thèse de doctorat de Pierre-Henri Chaillou–Cheisson sur « Le trouble du stress post-traumatique complexe : quelles caractéristiques et quelle prise en charge ? » [9] : « Le TSPT classique serait l’expression symptomatologique consécutive e à l’exposition à un traumatisme unique, isolé et limité dans le temps (3). Parallèlement, le TSPT complexe serait causé par l’exposition chronique à des traumatismes multiples, répétés, survenant souvent à un âge développemental. »

Ainsi le diagnostic de TSPT complexe requière la présence d’un TSPT et se caractérise spécifiquement par la présence de troubles de l’auto-organisation : altérations de la perception de soi, troubles de la régulation émotionnelle et troubles dans les relations interpersonnelles. 

Ainsi selon cette thèse « il apparaît qu’une prise en charge au long cours, personnalisée et adaptative soit la règle générale. »

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Prise en charge du Stress Post Traumatique

En ce qui concerne les recommandations pour la prise en charge de TSPT, elles sont multiples. L’Inserm préconise dans le cas d’un évènement traumatique collectif type attentat, une prise en charge immédiate et sur le long terme. [10] Une prise en charge par l’organisation de cellules de soutien psychologique d’urgence. Il affirme que « le soutien passe par l’écoute et le soutien psychosocial, ainsi qu’une aide matérielle et une orientation post-traumatique. La situation est plus compliquée pour les personnes soumises individuellement à un évènement traumatogène, car elles n’ont pas toujours les moyens d’entreprendre des démarches pour se faire aider. »

A savoir que les outils et thérapies dans les prises en charges de stress post traumatique sont multiples et variées.

Prise en charge Médicamenteuse 

Cette prise en charge sur le plan médical avec sédatifs, antidépresseurs ou bien anxiolytique est souvent envisagée en complément de la psychothérapie et selon les besoins du patient pour soulager les symptômes paralysants son quotidien. Seul un médecin/psychiatre est habilité à prescrire des médicaments cependant l’efficacité de ces derniers est limitée.

Effectivement selon un article publié sur Santé Publique France en 2019 [11] affirme que « l’efficacité du traitement médicamenteux des troubles psychotraumatiques est reconnue depuis plus de 30 ans. Il est important de noter que prendre un médicament pour lutter contre les symptômes n’est pas le signe d’un échec. Le traitement médicamenteux doit être associé à une démarche psychothérapique et ne se prend pas seul. Les médicaments peuvent favoriser l’efficacité de la nécessaire démarche psychothérapique. »

Il y a surtout aussi le rôle de votre entourage qui est sans nul doute l’un des facteurs de réussite qui permettra à la personne de retrouver du soutien et d’être d’accompagnement pour retrouver un mieux-être physique, mental et émotionnel. 

Si malheureusement dans votre entourage, vous ne trouverez pas de soutien, il existe de nombreuses associations tel que l’association Clinamen situé en région Bordelaise qui propose d’accompagner de manière pluridisciplinaire physique et mentale, toutes personnes souffrant de psycho trauma ainsi que la possibilité de participer à différents ateliers/évènements.

Ainsi que d’autres associations comme LA CAPE, Faire Face & Résilience, Base de Reconstruction Egrégore, Les InvaincuS, etc.

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Prise en charge Non-Médicamenteuse

Toujours selon l’Inserm [10], à la suite d’un évènement traumatique, les traitements recommandés sont « en première intention les psychothérapies, et principalement les Thérapie Cognitivo-Comportementale (TCC) ou l’EMDR (eye movement desensitization and reprocessing). Leur objectif est de limiter l’évitement mental et comportemental qui empêche le souvenir traumatique d’être intégré et traiter comme un souvenir habituel ».

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1/ La Thérapie Cognitivo-Comportementale, selon un article rédigé par © Centre de Thérapies Intégratives et Nouvelles Technologies [12] : « La TCC est une thérapie brève qui vise à remplacer les idées négatives et les comportements inadaptés par des pensées et des réactions en adéquation avec la réalité. Le patient et le psychothérapeute travaillent ensemble pour identifier et comprendre les problèmes en fonction de trois ingrédients psychologiques : les émotions, les pensées associées et les comportements. Cette approche psychologique se concentre sur les difficultés de l’ici et maintenant et repose sur le fait que patient et thérapeute partagent une même compréhension du problème de l’individu ».

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Dans ce champ d’applications des TCC il existe plusieurs 3 protocoles reconnus pour leur efficacité psychothérapeutique selon un article du centre national de ressources et de résilience [13] :

  • La thérapie par exposition prolongée : pour aider les personnes à digérer émotionnellement leur expérience traumatique.
  •  La thérapie du traitement cognitif : pour aider les personnes à analyser et déconstruire les pensées et croyances négatives qui peuvent les habiter depuis l’événement traumatisant. 
  • La thérapie cognitive : stratégies thérapeutiques issues des deux protocoles précédents.

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2/ L’EMDR, en 2013, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) mentionnait que c’était une alternative valide aux TCC plus classiques. [14] 

A savoir que l’EMDR est selon l’Inserm [15] « une approche thérapeutique vise à traiter les conséquences d’un traumatisme psychique en combinant un rappel mental par le patient du souvenir traumatique et des stimulations sensorielles bilatérales alternées. C’est-à-dire qu’avec des mouvements oculaires induits, par exemple en demandant au patient de suivre le mouvement des doigts du thérapeute ou encore des stimulations alternées tactiles sur les genoux ou des stimulations auditives, permettrait la remise en route d’une gestion naturelle des souvenirs douloureux et la restauration de l’estime de soi. »

Au-delà de ces outils, selon monsieur Yannick PONSOT, Psychologue clinicien, membre fondateur de l’association Clinamen :

« Ce qui compte avant tout dans ce type de prise en charge c'est l'alliance thérapeutique à laquelle je rajouterai l'humilité du soignant qui doit s'inscrire dans une co-construction avec le patient de sa prise en charge ».

Il souligne aussi l’importance d’une approche intégrative ainsi que pluridisciplinaire dans le cadre de Stress Post Traumatique.

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Et la Sophrologie dans tout ça ? 

Comme nous avons pu le voir, le TSPT induit des perturbations corporelles et psychique. Et si par la prise de conscience dans l’écoute de nos ressentis corporels, nous pouvions agir sur notre état d’esprit et émotions…. 

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Quel rôle la sophrologie peut-elle avoir dans la prise en charge de stress post traumatique ?

Il faut savoir qu’avant tout autre chose : La sophrologie est un outil thérapeutique qui ne se substitue en aucun cas à un avis et/ou traitement médical. Le sophrologue travaille en complémentarité avec des professionnels de santé, notamment dans l’accompagnement de stress post traumatique, la sophrologie vient en soutient d'un suivi psychologique et médical.

Le stress post traumatique se traduit par une souffrance psychologique et physiologique. Le stress a un réel impact corporel car le corps réagit comme si la situation traumatique était toujours présente. Par exemple lors de réviviscence, les hormones sécrétées comme l’adrénaline ou le cortisol, entraînent de multiples effets : respiration courte et rapide, cœur qui accélère, accumulation de tensions musculaires. Le corps et l’esprit s’épuisent. La pratique de la sophrologie peut agir sur ces « manifestations corporelles » avec la pratique d’exercices. En savoir plus : Qu’est-ce que la Sophrologie ?

Ainsi, la sophrologie en grec se traduit par la « science de l’esprit harmonieux. Cette méthode psychocorporelle crée en 1960 par le neuropsychiatre Alfonso Caycedo a pour objectif de modifier de façon positive les ressentis physiques, mentaux et émotionnels de l’individu. [16]

Sa pratique permet d’agir sur l’impact corporel du SPT. Elle permet ainsi par la pratique d’exercices de relaxation dynamique et de projections mentales de prendre conscience de ses ressentis corporels. C’est une méthode complémentaire dans la prise en charge de la personne souffrante de SPT.

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Quel est l’impact de la Sophrologie sur le Stress Post Traumatique ?

Il faut savoir que la sophrologie est un outil permettant de se reconnecter à son corps et de s’ancrer dans le présent. Malheureusement lorsque que l’on souffre d’un ESPT le corps est traumatisé, il devient souvent un espace de souffrance. En effet l’esprit est comme « bloqué » dans son passé, mais le corps continue à ressentir physiologiquement le traumatisme.

La sophrologie repose sur des outils, des lois et des principes structurés, permettant à ceux qui la pratiquent régulièrement de mieux comprendre et maîtriser leurs émotions. En apprenant à gérer efficacement le stress, cette discipline favorise l'apaisement des tensions entre le corps et l'esprit, ouvrant ainsi la voie à une harmonie intérieure durable.

Les 3 moyens sont la détente musculaire - la respiration contrôlée et la suggestion mentale. Ces deniers ont pour effets d’obtenir un niveau de détente propice à l’écoute de ses ressentis physiques, mentaux et émotionnel. Le résultat de ces effets est la prise de conscience de sa personne.

La pratique d’exercices de sophrologie va permettre à la personne de prendre consciences et d’apaiser sa « tempête émotionnelle » interne.  Par l’écoute de son corps, le pratiquant va se reconnecter à ses ressentis physiques, mentaux et émotionnels « ici et maintenant », car au présent l’évènement traumatique est terminé. 

Pour ce faire il faut savoir qu’il y a certaines lois et principes en sophrologie selon ma formation qui permettent cette prise de conscience. [17]

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1/ Principe d’action positif 

Le principe d’action positif repose sur l’idée que chaque pensée, ressenti ou action positive exerce une influence bénéfique sur le corps et le mental. Ce processus génère en retour de nouvelles pensées, ressentis et actions positives, s’inscrivant ainsi dans un véritable cercle vertueux. À l’image du « système de récompenses », lorsque l’individu éprouve du plaisir ou de la satisfaction, il est naturellement encouragé à reproduire les comportements ou revivre les situations qui ont généré ces sensations agréables.

Le sophrologue accompagne la personne dans ce cheminement en lui apprenant à se concentrer sur les aspects positifs de son passé, de son présent et de son futur. Cette démarche favorise l’émergence de ressentis positifs, permettant à la personne de retrouver confiance en elle, de prendre conscience de son potentiel et de développer des compétences nouvelles adaptées à ses besoins.

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2/ Principe d’intégration du schéma corporel

En sophrologie, le schéma corporel se définit comme la représentation personnelle et globale de tout ce qui constitue l’individu. Il inclut l’enveloppe physique, les émotions, les sensations, l’intelligence, les réflexions, les intuitions et les valeurs, entre autres. Cette représentation se décline en trois dimensions corporelles :

  1. Le corps connu : lié à l’image de soi.
  2. Le corps vécu : associé à la physiologie et aux ressentis physiques.
  3. Le corps exprimé : reflété à travers les pensées et les émotions.

Le rôle du sophrologue est de fournir à la personne des outils de relaxation pour l’aider à percevoir et à écouter son corps et ses ressentis. L’intégration de ce schéma corporel est un processus permanent, qui évolue et s’enrichit à chaque instant.

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L’Accompagnement Sophrologique se fait en fonction des besoins de chacun et de son propre rythme. Un protocole de sophrologie est impérativement personnalisé et se déroule sur plusieurs temps constitués de quelques étapes. 

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Dans un premier temps, l’objectif est d’apaiser l’état général de stress de la personne et de lui apprendre à relâcher son corps et son esprit. Puis lorsque que l’état de la personne est apaisé, travailler sur les ressources de la personne a atteindre son objectif. 

En tant que sophrologue, mon objectif est de transmettre des outils et exercices pour que la personne puisse être autonome en cas de stress et réussir le maintien de son bien-être. Mon rôle est de vous accompagner dans votre parcours de soin, de reconstruction. L’aspect relationnel avec le(s) thérapeute(s) est l’un des facteurs de réussite.

En effet, comme exposé dans la thèse de doctorat de Pierre-Henri Chaillou–Cheisson qui s’appuie sur une étude de Matheson en 2020 : « sur un échantillon de patients ayant un diagnostic de TSPT, il apparaît que la reconstruction d’une relation avec autrui basée sur la confiance en commençant par le thérapeute était le facteur clé de guérison pour les patients pris en charge pour un TSPT complexe. Les patients rapportent un attrait particulier pour les thérapies de groupe et les groupes d’entraide entre pairs permettant de réduire le sentiment de honte. Les patients perçoivent également la nécessité d’un suivi échelonné sur un an avec des séances hebdomadaires. » [18]

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Avenir et reconnaissance de la Sophrologie

Selon la conclusion d’un rapport de l’Inserm [19] concernant l’évaluation de l’efficacité et de la sécurité de la Sophrologie, celui-ci souligne que la sophrologie est largement implantée dans le paysage sanitaire français, mais que son évaluation est particulièrement sensible. En effet ce rapport indique que « l’évaluation de l’efficacité de la sophrologie, n’est pas possible car il existe une trop grande absence de données d’évaluation et que « L’évaluation d’un soin relève d’un long processus, aux nombreuses étapes, chacune contraintes par des enjeux éthiques et méthodologiques forts. Décrire le soin, expliquer son mécanisme d’action, étudier son efficacité sur les patients à l’aide d’études qualitatives et quantitatives, […] En 2020, la sophrologie ne peut prétendre avoir abordé une seule de ces étapes. »

Suite à ce rapport de l’Inserm, l’Agence des Médecines Complémentaires et Alternative (A-MCA) a lancé la première grande étude scientifique sur trois années (2022-2025) visant à mesurer les effets de la sophrologie chez les aidants de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer et de maladies apparentées. [20]

l’A-MCA veut construire une étude solide et a décidé de s’entourer d’éminents universitaires : Professeurs en médecine, Professeurs en psychologie, épidémiologistes…Un comité d’éthique délimitera les enjeux et la démarche de recherche et validera aussi les protocoles en amont. Si cette étude représente un pas scientifique important dans le domaine des MCA, elle sera avant tout le moyen de répondre à des enjeux sociétaux en termes de prise en considération du bien-être et de la qualité de vie des personnes souhaitant s’orienter vers la sophrologie.

Finalement, nous observons une recherche d’harmonisation et de professionnalisation de la Sophrologie. En effet en juillet 2021 a été publiée La norme AFNOR NF S99-805 portant sur la « Qualité de service du sophrologue ».  Puisqu’ être sophrologue est une activité non-règlementé actuellement, plusieurs acteurs de notre profession ont travaillé à l’élaboration et à la création de cette norme.

Retrouvez plus d’information sur le Blog ou contactez moi 07 84 82 64 05.

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Références bibliographiques

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[1] Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) - https://www.inserm.fr/dossier/troubles-stress-post-traumatique

[2] Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, et des troubles psychiatriques (MDS) ou en anglais Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders - DMS-5) est publié par l’association américaine de psychiatrie (APA en anglais : American Psychiatric Association.) depuis plus de 60 ans, il propose une classification des troubles mentaux. - https://www.santementale.fr/2015/06/le-dsm-v-est-paru/

[3] https://www.msdmanuals.com/fr/accueil/troubles-mentaux/anxi%C3%A9t%C3%A9-et-troubles-li%C3%A9s-au-stress/trouble-de-stress-post-traumatique-tspt

[4] Mémoire et stress post traumatique – Interview de Francis Eustache (unité 1077 Inserm/Université de Caen Normandie/École pratique des hautes études, Neuropsychologie et imagerie de la mémoire humaine) – 57 sec – 2018 

[5] https://www.inserm.fr/dossier/troubles-stress-post-traumatique

[6] https://www.frcneurodon.org/comprendre-le-cerveau/a-la-decouverte-du-cerveau/le-stress/

[7] https://www.ifemdr.fr/pcl-5/ 

[8] https://www.who.int/fr/news/item/08-03-2024-new-manual-released-to-support-diagnosis-of-mental--behavioural-and-neurodevelopmental-disorders-added-in-icd-11

[9] Pierre-Henri Chaillou–Cheisson. Le trouble du stress post-traumatique complexe : quelles caractéristiques et quelle prise en charge ?  Une revue de la littérature. Sciences du Vivant [q-bio]. 2021. ffdumas-03355137 - https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-03355137/document- P.78

[10] https://www.inserm.fr/dossier/troubles-stress-post-traumatique/

[11] https://www.santepubliquefrance.fr/maladies-et-traumatismes/stress-post-traumatique/articles/quels-sont-les-traitements-medicamenteux-de-l-etat-de-stress-post-traumatique - Article rédigé par le Dr François Ducrocq, psychiatre CUMP Zône Nord, CHRU de Lille, et le Pr Guillaume Vaiva, professeur de Psychiatrie, CHRU de Lille

[12] https://www.psychologie-integrative.com/therapie-cognitive-et-comportementale-tcc/

[13] https://cn2r.fr/jai-besoin-daide/chercher-de-laide/

[14]  https://presse.inserm.fr/canal-detox/lemdr-pour-traiter-le-stress-post-traumatique-vraiment/

[15] https://presse.inserm.fr/canal-detox/lemdr-pour-traiter-le-stress-post-traumatique-vraiment/

[16] Manuel de la sophrologie p.8 – fondement, concepts et pratique du métier- auteur Catherine Aliotta

[17] Manuel de la sophrologie p. 25 + 26 – fondement, concepts et pratique du métier- auteur Catherine Aliotta

[18] Pierre-Henri Chaillou–Cheisson. Le trouble du stress post-traumatique complexe : quelles caractéristiques et quelle prise en charge ?  Une revue de la littérature. Sciences du Vivant [q-bio]. 2021. ffdumas-03355137 - https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-03355137/document- P.64 ( Reference étude Matheson : Matheson C, Weightman E. A participatory study of patient views on psychotherapy for complex post-traumatic stress disorder, CPTSD. J Ment Health. 10 août 2020;1‑8.)

[19] Centre de Recherche en Epidémiologie et Santé des populations (CESP), Unité INSERM 1178 Santé publique et santé mentale. Evaluation de l’efficacité et de la sécurité de la sophrologie – rapport d’expertise préparé par Soumaya Ben Khedher Balbolia, Aminata Ali, Christine Hassler, Caroline Barry et Bruno Falissard, Paris, 2020, P (163)

[20] https://www.sophrologie-actualite.fr/sophrologie-premiere-etude-scientifique-grande-envergure/ -- https://www.chambre-syndicale-sophrologie.fr/recherche-scientifique-a-mca-sophrologie/

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